Oeuvres de Mme R. Bolle - Le Bon vieux temps
Extrait: Dans l’une des vallées ceintes de montagnes et de rochers qu’on rencontre si souvent en Auvergne, une jeune fille aux yeux noirs, à la mine souriante, au bonnet blanc et au jupon bleu-se tenait debout à la porte d’une chaumière ; elle regardait en avant, tout en abritant ses yeux avec sa main pour se garantir du soleil de midi ; on était à la fin de l’automne, la moisson et la vendange étaient finies, elles bouleaux, les mélèzes et les trembles qui croissaient à l’horizon dans les fissures des montagnes étaient parés de feuillages nuancés, tandis que les rochers rivalisaient d’éclat avec eux ; leurs teintes violettes, lilas,vertes, ombres, fauves, grises et brunes s’étalaient avec une variété infinie jusqu’au point où le roc venait, rejoindre la prairie arrosée qui s’étendait aux pieds des montagnes. Au milieu de la vallée, à quelques lieues de la chaumière, s’élevait tout d’un coup un pic gigantesque, aux flancs abruptes couronnés par un château féodal et couverts d’une ville singulièrement bâtie comptant plusieurs églises et une cathédrale.Aune petite distance 3e cette montagne, s’élevait un rocher en forme de pain de sucre, découpé en pointes aussi fines que des aiguilles ; ses flancs perpendiculaires et taillés à pic semblaient inaccessibles au pied de l’homme, et cependant une église s’élevait à son sommet.
Ces rochers étaient alors enveloppés d’une vapeur dorée ; mais, quelque frappants qu’ils pussent paraître aux regards d’un étranger, ils étaient trop familiers aux yeux de la j eu ne fille pour fixer son attention, elle était absorbée par des préoccupations qui portaient évidemment sur un rudeseutier qui n’était pas même une route, et qui traversait la vallée en passant devant la porte de la chaumière.
Un homme ; descendait lentement le chemin, mais lorsqu’il approcha, la jeune fille murmura vivement : « Ce n’est pas lui ».
Le piéton-arrivait en ce moment auprès d’elle ; c’était un homme qui avait atteint la maturité de l’âge, d’un visage serein, au regard pénétrant et réfléchi ; il était vêtu de drap tissu à la main et portait une ceinture de cuir, avec une petite valise.
— Je vous souhaite le bonjour, dit-il cordialement,en parlant le patois du district avec un certain accent étranger, je voudrais savoir si vous pourriez me donner une tasse de lait ?
— Je le peux et je le veux, dit la jeune fille, bien que ce soit la fin de notre lait, la vache est partie ce matin pour le marché.
— Oh ! cela est mauvais signe, dit le voyageur :
CHAPITRE PREMIER — OU EST CHRISTOPHE ?
CHAPITRE II — LE DÉMÉNAGEMENT
CHAPITRE III — LE PUY
CHAPITRE IV — LA DAME NOIRE
CHAPITRE V — LES MARRONS RÔTIS
CHAPITRE VI — OU LE SOULIER BLESSE
CHAPITRE VII — PERDU, VOLÉ OU EGARE
CHAPITRE VIII — L’ETRANGERE MYSTERIEUSE
CHAPITRE IX — LA TIRE-LIRE
CHAPITRE X — FRERE ET SŒUR
CHAPITRE XI — NOUVELLES DE PARIS
CHAPITRE XII — L’INCONNUE DECOUVERTE
CHAPITRE XIII — ENTRE DEUX OPINIONS
CHAPITRE XIV — INTERCESSION
CHAPITRE XV — MYSTÈRE
CHAPITRE XVI — UNE FÊTE
CHAPITRE XVII — UNE NOCE
CHAPITRE XVIII — LES ROUTIERS
CHAPITRE XIX — L’ATTAQUE
Auteur | | Mme R. Bolle |
Taal | | Frans |
Type | | E-book |
Categorie | | Literatuur & Romans |